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Le dernier scandale du photojournalisme

Ça devient pire que Closer et Gala ici. Je suis tombé par hasard sur un scandale qui concerne un photographe réputé Steve MCCURRY. Enfin un scandale tout est relatif mais disons qu’on parle un peu de lui ces temps-ci et que la très sérieuse NPPA (NATIONAL PRESS PHOTOGRAPHERS ASSOCIATION) a écrit un article sur ce monsieur

 

Que lui reproche t-on ?

Le début du scandale est arrivé par l’Italie. Un photographe local Paolo Viglione, va voir une de ses expositions et constate sur une photo de Cuba un petit détail. Sur une photo. Manifestement une retouche a été un peu bâclée.

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C’est petit c’est au fond, mais c’est retouché quand même

La chasse est ouverte

A partir de ce moment-là, on peut faire confiance aux internautes qui sont allés chercher sur les sites officiels de Steve MCCURRY et qui ont trouvé des versions différentes de certaines images

Et c’est quoi le problème ?

Le problème c’est que ça commence comme cela et on ne sait pas où cela va se terminer. Ce qui est reproché c’est une modification de l’image et ça ne fait pas partie de l’éthique du photojournaliste. Le code d’éthique est pourtant assez flou si on va sur le site de la NPPA. « Editing should maintain the integrity of the photographic images content and context. Do not manipulate images in any way that can mislead viewers or misrepresent subjects »

En gros ça veut dire que le posttraitement ne doit pas altérer le contenu et le contexte et amener à une interprétation fausse de l’image. Et dans les différents exemples des modifications faites sur ses images, je n’ai pas trouvé que cela changeait mon interprétation

Et maintenant

Le problème c’est que Steve MCCURRY a adopté un système de défense qui n’est pas le bon. Un peu comme Clinton avec Monica Levinsky. Il a d’abord dit que c’était de la faute d’un de ces assistants, qu’il allait prendre des mesures dans son studio. Ensuite il a fermé un site ou on pouvait trouver des « preuves ». Il a aussi expliqué qu’il ne fallait pas mélanger Photojournalisme et Photographie d’art et que là, c’était de l’art. Le problème c’est que Steve MCCURRY a fait toute sa carrière sur le photojournalisme.

Et dans ce monde-là en plus je suis persuadé que ça se tire un peu dans les pattes. Ce qui fait le malheur des uns fera bien le bonheur des autres. Il y a donc un débat ouvert. Comment un photojournaliste peut-il naviguer dans le monde du photographe d’art sans effets de bords ?

Mon avis

Mon avis est toujours le même. Pourquoi ne pas être simplement transparent. Pourquoi vouloir faire croire que l’on a réussi à faire une photo qui n’existe pas. Pourquoi ne pas simplement expliquer ce qui a été fait sur une image. On pourrait imaginer un code couleur simple ou des pictos.

 

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Cette image a été développée d’une manière standard et uniformément sur toute l’image. L’originale peut être plus ou moins claire, plus ou moins contrastée, plus ou moins colorée. Si je fais un parallèle avec LR c’est une image ou l’on aurait utilisé que le panneau réglages de base. J’admets la correction de défaut pour les poussières 😉

 

LogoRetouche02Cette image a été développée par zones. Il se peut donc que certaines zones de l’image soient plus ou moins claires, plus ou moins contrastées, plus ou moins colorées que l’originale. Si je fais un parallèle avec LR c’est une image ou on a utilisé le filtre radial ou dégradé ou le pinceau de retouche ou le panneau TSL pour modifier certaines couleurs par exemple

 

LogoRetouche03Certaines parties de cette image ont été remplacées, déformées ou rajoutées. Il se peut donc que cette image ne corresponde pas à la réalité. Donc c’est le tampon de duplication sur Photoshop, les filtres style liquify sur Photoshop, etc.

 

 

On pourrait aussi imaginer de mettre un QR code a coté qui permettrait à celui qui veut d’aller voir l’image d’origine. Mais bon dans certains cas je pense que certains préféreront voir la photo retouchée, car l’originale risque de faire peur.

grin

 

 

 

 

 

 

 

 

17 Comments

  1. Les progrets du traitement numérique des photos nous ferons retourner à la peinture d’avant la photo. l’image sera de moins en moins une représentation « objective » d’une réalité transcrite automatiquement sur un support physique, mais une réécriture subjective de cette réalité, un peu comme une peinture. Le risque étant que ce soit les éditeur, ou sites internet, qui fasse les ‘peintures’ à la place de l’artiste (ou du journaliste). Il serait tout à fait possible de remplacer, à la prise de vue, la mauvaise photos d’un bâtiment, par une autre télécharger automatique sur Google. On pourrait même réaliser des photos de situations ou de sujets inexistants, à partir d’objets et de décor 3D purement virtuel, comme au cinéma. L’appareil photo deviendra un peintre robot qui recréera une image interprété de ce que l’on veut montrer, comme le faisait les peintres, et non plus la réalité brute des premières photographies.

  2. Comme pour tout sujet « sensible », les avis resteront divers : la « déontologie » est un concept à géométrie variable selon le côté du manche où on se situe. 🙂
    Quoi qu’ils en soit dit (qu’on en dise), S. McCurry reste une grand de la photo.
    😉

  3. Éternel faux débat sur la retouche, quel que soit le métier qui utilise la photo comme moyen de communication. Sans entrer dans des considérations étiques ou déontologiques vaseuses car sans intérêt , rappelons peut-être que si les plus jeunes pensent que la peste est arrivée avec Photoshop ils se trompent: cacher des parties de négatifs lors de l’exposition en chambre noire, gratter des défauts ou encore repeindre des détails, çà se faisait déjà avant le numérique. Rien de nouveau sur la planète. Après, tout dépend de l’importance du « bidouillage » mais comme une photo, en France, n’est pas reconnue comme pièce à conviction, le débat mérite t’il d’être relancé une fois de plus ? On ne s’offusque pas des clichés de mode…

    • Il se trouve que dans le cas présent le plus important semble être les « considérations étiques ou déontologiques vaseuses » justement.

  4. Tout å fait d’accord…c’est pourquoi je n’utilise pas Photoshop 😉
    Et par conséquent voila pourquoi j’aimerais bien qu’Adobe fasse une offre sympa du genre 8€/mois pour LR SEUL…nom de D…..!!

  5. Marrant, si certains pensent que les images de journalistes sont brutes, ils sont vraiment inoccents, meme quand ils avaient des négatifs, les photos etaient bricolées, et en plus on leur faisait dire ce qu’on voulait!

    Celle du vieux qui passe la barriere, grand photographe? shoot en plein soleil? C’est vrai que du coup, s’ils n’avaient pas LR, ca serait plus dur!

    Je me demande comment il fait pour ne redresser/pencher que la baraque à droite, c’est marrant qu’il lui ait agrandi/retreci le pied, pourquoi ?

    Bref, je ne vois pas trop où est le probleme. Perso, du moment que c’est joli.

    • Je pense que le problème c’est aussi lié au pays. Dans les pays anglo saxon le « mensonge » est très mal vue. Alors que chez nous c’est un sport nationale 😉

  6. D’accord avec toi, rien ne me choque dans ces images fussent-elles dans le cadre du photojournalisme.
    Mais tu sais si on pouvait transformer tout le vent qui souffle sur la toile à propos de tout et de rien, on pourrait démanteler toutes les centrales nucléaires…
    La preuve je viens d’en rajouter un couche 🙂

  7. Hélas ! Trop logique, trop simple, trop clair … ça ne marchera jamais.
    OuiOui, faut arrêter d’avoir du bon sens

  8. tout à fait d’accord le transparence serait de mise mais hélas dans notre monde d’aujourd’hui la transparence n’existe plus que des nuances de gris j’aime bien l’idée des pictos

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